L'Etat, c'est le mal, mais un mal historiquement nécessaire, aussi nécessaire dans le passé que le sera tôt ou tard son extinction complète." Mikhaïl Bakounine - 1814-1876 - La Liberté >>> Biographie de Mikhaïl Bakounine >>> Définition de l'anarchisme >>> A propos du droit d'héritage. SHERBROOKE, Qc – Le gouvernement Couillard traite l’État québécois comme s’il s’agissait d’un mal nécessaire», selon le chef péquiste Pierre Karl Péladeau. Ce gouvernement est obsédé par le démantèlement de l’État, comme en font foi les offres salariales à ses employés et les compressions dans les services publics, a estimé M. Péladeau, à l’ouverture du conseil national du Parti québécois, qui se tient tout le week-end à Sherbrooke. D’abord en point de presse, puis au cours d’une allocution de plus d’une demi-heure, se posant en grand défenseur de l’État, il a déploré la propension du gouvernement Couillard à dévaloriser le secteur public et à démolir le modèle québécois». Il s’en est pris particulièrement à celui qui mène les négociations pour le gouvernement, le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, qui considère l’État comme un mal nécessaire». Pour appuyer son argumentaire, M. Péladeau, qui en est à son premier conseil national à titre de chef, citait en exemple le dernier sondage Léger-Le Devoir-Journal de Montréal, publié samedi, indiquant une hausse du taux d’insatisfaction des Québécois à l’égard du gouvernement. On apprend que 64 pour cent d’entre eux jugent que Québec gère mal les négociations actuelles avec les syndicats du secteur public. De plus, 51 pour cent appuient la position syndicale, contre 28 pour cent qui se rangent derrière le gouvernement. Cependant, ce rejet des positions gouvernementales ne se traduit pas par une hausse des intentions de vote pour le Parti québécois, qui stagne à 32 pour cent, contre 35 pour cent pour les libéraux de Philippe Couillard. A ce propos, M. Péladeau a dit qu’il souhaitait étendre le rayonnement du PQ et se rapprocher des non-francophones. Son équipe fera donc un effort accru dans les années à venir pour multiplier les rendez-vous» avec les anglophones, immigrants et citoyens des communautés culturelles, une partie de la population traditionnellement peu portée à joindre les rangs souverainistes. Cela m’apparaît essentiel pour faire en sorte de réaliser notre pays», a commenté M. Péladeau, à la recherche d’une majorité de Québécois favorables au Oui». Que ce soit la communauté anglophone, la communauté congolaise, la communauté haïtienne, toutes les communautés doivent entendre le message», a renchéri la députée d’Hochelaga-Maisonneuve, Carole Poirier, qui fait partie, avec ses collègues Maka Kotto et Pascal Bérubé, du comité chargé par le chef de bâtir des ponts avec les non-francophones. Contrairement à l’idée répandue, l’option souverainiste, ça pogne» auprès de différentes communautés, selon elle. On repart cette machine-là», a ajouté Mme Poirier, déterminée à vendre notre projet de pays». Quand un journaliste anglophone lui a demandé, en anglais, de décrire le mandat du comité, Mme Poirier a répondu, en français Je ne le fais pas en anglais», avant de tourner les talons. Le conseil national regroupe quelque 350 personnes dont l’exécutif, les députés, les présidents d’associations des 125 circonscriptions et présidents régionaux qui veulent définir de meilleurs outils de promotion de la souveraineté au cours du week-end et préparer le terrain du prochain congrès des membres, qui devrait avoir lieu l’an prochain et aborder plus directement la délicate question du processus d’accession du Québec à la souveraineté.
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Il ne faut pas toutefois imaginer que Rousseau conçoive un retour possible à l’ état de nature » Il vous prend envie de marcher à quatre pattes quand on lit votre ouvrage », écrit Voltaire à Rousseau, dans une lettre datée du 30 août 1755. L’homme, dans la mesure où il est, par nature, perfectible, évolue nécessairement, et cette évolution se traduit obligatoirement par une transformation ; il est nécessaire pour l’homme de se socialiser. Le concept de perfectibilité » rend raison de ce qu’est la nature humaine à la différence de l’animal, qui est, au bout de quelques mois, ce qu’il sera toute sa vie, et son espèce, au bout de mille ans, ce qu’elle était la première année de ces mille ans, l’homme est capable de s’arracher à sa nature, et de devenir autre que ce qu’il était originellement. L’homme en effet, contrairement à l’animal, est libre, et la perfectibilité témoigne de cette liberté C’est dans la conscience de cette liberté que se montre la spiritualité de son âme ». Le problème est bien que l’homme s’écarte de la règle naturelle pour son avantage, mais aussi pour son préjudice. Et c’est pourquoi il peut être le seul, précisément, à pouvoir se dénaturer », et le seul encore à pouvoir se montrer inhumain ». Il n’existe pas de mot pour dire qu’un animal s’est écarté, pour le pire, de sa nature. Seuls, finalement, les animaux domestiques pourraient être considérés comme des animaux dénaturés… Pourquoi en effet l’homme seul est-il sujet à devenir imbécile ? » se demande encore Rousseau. Parce qu’il est libre. Il l’est donc pour le meilleur et pour le pire. On ne pourrait donc envisager, d’une manière plus générale, la notion de nature sans la notion de culture. À ce titre, comme l’avait envisagé Rousseau, l’homme à l’état de nature n’existe sans doute pas. Nous naissons toujours dans un environnement et dans une culture donnée même les peuples dits primitifs », dont l’environnement naturel demeure le seul environnement, et vivant à l’écart de toute civilisation, sont des êtres de culture. C’est ce que montre Claude Lévi-Strauss 1908-2009 les études menées à partir de l’observation des peuples primitifs, prétendument restés à l’ état de nature », prouve bien que ces hommes possèdent leur propre culture. Appartenir à une culture n’a alors plus rien à voir avec le fait d’être cultivé » ; Rousseau l’avait en outre montré on peut être cultivé, et être dénaturé ». En dépit de cela, le passage de la nature à la culture est irrémédiable. Finalement, il n’existerait pas de nature humaine », ce qui ferait perdre à l’expression homme dénaturé », tout son sens. Toute culture est, en quelque sorte, une seconde nature ». En ce sens, il est donc inexact de penser que la civilisation puisse être à l’origine d’une modification négative de la nature humaine. Pourtant, les civilisations ou les sociétés ne se valent pas toutes. Nous devons admettre, sans pour autant renoncer à la richesse que représente la diversité des cultures, l’existence de situations particulières, dans l’histoire des hommes, que nous devons condamner. Certaines croyances ou certaines idéologies engendrent la barbarie ; ne pouvons-nous pas penser que l’idéologie nazie dénature l’homme ? Il est évidemment bien plus dégradant pour l’homme en tant que tel d’être un représentant du nazisme allemand le persécuteur qu’être un juif allemand le persécuté. L’homme dégradé n’est finalement pas la victime, mais le bourreau. D’une tout autre manière, les actes de cannibalisme paraissent, d’une manière universelle, dégradant pour le genre humain lui-même, même si ceux-ci font partie intégrante d’une culture donnée. La culture » ne peut servir de prétexte pour que certains actes inhumains soient rendus légitimes, au nom de cette culture.
Létat est il un mal nécessaire Demandé Par Admin @ 14/07/22 & Vu Par 7 Personnes Le noyau d’un atome de plomb possédant 208 nucléons peut être modélisé par une sphère dure de rayon r = 83 fm.1.
Le personnage Thomas HOBBES est né en 1588 dans une famille de commerçants de la moyenne bourgeoisie. Il a étudié à Oxford 1, pour devenir, dès l’âge de vingt ans, le précepteur du fils du Comte de Devonshire, futur Prince de Galles. Hobbes restera attaché à cette famille jusqu’à sa mort, en 1679, à l’âge de 91 ans. Entre 1629 et 1649, Thomas Hobbes effectue plusieurs voyages sur le continent. Lors d’un passage à Florence, il aurait rencontré Galilée, lequel l’aurait encouragé à appliquer ses idées à la politique. De toutes les personnalités savantes qu’il aura fréquentées, c’est vers Gassendi, le Père Mersenne, et son compatriote le Docteur William Harvey, qui a mis en évidence la circulation du sang, qu’ira l’admiration de Th. Hobbes. Formé à la littérature scientifique et philosophique Hobbes rédige, en 1640, son premier traité de philosophie politique Éléments de la loi naturelle et politique. L’ouvrage, qui traite de la nature humaine, de philosophie morale et politique, circule sous le manteau. L’Angleterre connaît alors des heures sombres. Hobbes, sentant la guerre civile, s’exile en France, où il se fait une belle réputation, dès 1642, avec son De Cive. À vouloir démontrer la quadrature du cercle, sa mathématique passe pour être fantaisiste. Il ne sera pas plus heureux avec la physique, où contrairement à Pascal et à Newton, Hobbes considère qu’il n’y a pas de vide dans la nature. Ce thème lui vaudra une sévère querelle avec le Collège Royal. À Londres la révolte éclate. On reproche au roi Charles de dilapider les impôts qu’il prélève. Le souverain n’aurait-il de comptes à rendre à personne ? Le parlement n’est pas d’accord. Charles 1er est décapité en 1649. Hobbes, qui a le mal du pays rentre alors en Angleterre, où Cromwell a le pouvoir. Les royalistes exilés en France, craignant la confiscation de leurs biens, rentrent aussi au pays. La restitution des biens est conditionnée par une taxe ! On n’a rien sans rien. Charles II monte sur le trône en 1651, année de la publication du Léviathan, dans lequel Hobbes tente, entre autres, de répondre à la question "qu’est-ce que l’État ? Pourquoi lui obéir " Hobbes continue de manifester de l’intérêt pour la géométrie, la politique, et l’optique où, dit-on, il a échoué. C’est cependant oublier que Hobbes a établi le théorème de la réfraction de la lumière, ce qui n’est pas la moindre des affaires. En revanche il est très fier de sa morale et de sa politique. Il prétend avoir fondé la science politique avec le De Corpore, bien que soit acquise sa réputation d’écrivain politique avec le De Cive. En 1666, le Léviathan, jugé trop critique sur le plan religieux, est condamné en Angleterre. On accuse Hobbes d’être athée, bien qu’il soit attaché à l’Église anglicane. Certains l’ont rangé parmi les “matérialistes”, au point qu’il arrive qu’Hobbes soit aujourd’hui considéré comme le précurseur, avec Spinoza, du matérialisme marxiste. Ses thèses font scandale. Descartes lui reproche d’être en faveur de la monarchie, de penser que les hommes sont foncièrement méchants. Hobbes passe aussi pour un plagiaire 2. On lui reproche enfin sa vision pré-totalitaire du pouvoir, et on l’affecte du doux adjectif de “monstrueux”. Hobbes fonde sa philosophie sur un principe matérialiste mécaniste 3 Hobbes, doté d’un esprit méthodique et systématique, fait une observation mécaniste de la nature. L’homme, selon lui, est soumis à un comportement déterministe soutenu par le matérialisme mécaniste. Les émotions, les volontés, les instincts, les passions sont déterminés mécaniquement. Aussi la vie psychique de l’homme exclut-elle tout libre arbitre. Comme tous les empiristes Hobbes pense que les sensations sont la source de la connaissance et la garantie de la certitude. Le XVIIe siècle connaît beaucoup d’auteurs au savoir encyclopédique, parmi lesquels on distingue les rationalistes, qui pensent qu’on peut débarrasser l’esprit des sens, comme Descartes, des empiristes, parmi lesquels se rangent Hobbes, Locke, Berkeley, Bacon. Pour Hobbes la pensée a un sujet c’est le corps qui pense, alors que pour Descartes la chose pensante est irréductible. Hobbes, n’accorde de considération ni à l’esprit ni à l’âme. Il explique que les phénomènes de la nature peuvent être expliqués par le langage des mathématiques. La nature devient tout à coup intelligible 4. La physique, contrairement à l’alchimie, est appelée Philosophie de la nature, science théorétique selon Aristote qui, en l’absence de théologie 5, l’eut retenue comme Philosophie première. Hobbes est-il nominaliste ? Leibniz l’a prétendu. Le sujet s’est assuré une belle carrière, tant les querelles ont été rudes depuis Boèce. Ou les concepts sont des mots, ou bien ce sont des réalités. On appelle nominalistes ceux qui tiennent les universaux pour des mots, et réalistes ceux qui tiennent les universaux pour des réalités en soi. La question des universaux se tient comme un volcan en sommeil jusqu’au XIè siècle, réveillée par Guillaume de Champeaux obligé de croiser le fer avec Abélard qui démontrait que les universaux sont tout juste des mots. Hobbes incline en effet vers une doctrine nominaliste. Cependant sa thèse prétend que le réel est évident, et que le réel est fait de mouvements et de corps. Cette évidence naturelle donne du sens à la raison qui a la capacité de manipulation des noms. Ces noms ne sont pas n’importe quoi. Là-dessus s’établit un dialogue de sourds entre Hobbes et Descartes dans lequel s’exprime la part de réalisme de la pensée de Hobbes. L’état de nature de l’homme 6 C’est précisément à partir d’une philosophie rigoureusement mécaniste que Thomas Hobbes développe sa conception de la nature humaine. L’homme à l’état de nature est un individu jaloux de sa distinction. La rivalité, la méfiance et la fierté, qui manifestent un souci extrême du profit, de la sécurité et de la réputation personnelles sont les passions nécessaires de tout un chacun. La conduite de l’homme résulte d’un jeu de forces mécaniques et d’une soumission aux passions, lesquelles le tiraillent au point que l'homme devient à la fois source et objet de violence. Il cherche à se rendre maître d’autrui, à le conquérir par la violence ou par la ruse. Cet état de nature sans droit règne en cohabitation avec le désir permanent de l’homme de disposer d’une certaine sécurité, et la nécessité d’échapper à la mort. Car dès lors qu’il s’autorise à être violent il s’offre du même coup à la violence d’autrui. Une autre passion limite l’homme, selon Hobbes, c’est la peur de la mort. Il dit que sa mère a enfanté deux jumeaux “moi-même et la peur.” Hobbes envisagerait-il l’homme comme a-sociable, voire comme on l’a dit “méchant” de nature ? En tout cas les hommes ne sont pas faits pour vivre ensemble. Il fait sienne la formule “L’homme est un loup pour l’homme”. Sa lecture du droit naturel est une lecture physique. Les hommes seraient dotés d’une force qui leur permettrait de vivre selon cette force. Pour Hobbes ni la méchanceté ni la bonté ne peuvent prévaloir sur la décision de ce qui est bien ou de ce qui est mal. L’homme est innocent. Mais si l’on laisse libre cours à sa nature, on aboutit à une situation impossible. Chacun promeut son intérêt personnel, y engageant sa force, mû par ses désirs. D’où l’état de guerre conséquent. Cet état-nature est le produit de la passion des hommes. Pour Hobbes comme pour Spinoza, l’état de nature est lieu de lutte pour la survie. Ainsi est justifié le primat de la sécurité. La liberté vient en second. Ce que Rousseau contestera "la vie ne vaut rien s’il n’y a pas la liberté". De la liberté et de la sécurité quelle est la valeur inaliénable principielle ? Si Rousseau déclare que c’est la liberté — “La liberté ou la mort!”—, Hobbes donne le primat à la sécurité, à la vie. Devant cette alternative, La Boétie présente l’esclave, qui peut n’avoir pas envie de se révolter, et préfère se réfugier et assurer sa sécurité dans l’aliénation 7. La dialectique de la nature humaine se construit sur deux passions la domination de l’autre, et la préservation de sa propre existence. Ces deux antithèses peuvent-elles déboucher sur une sphère de conciliation ? Hobbes, en tout cas, s’attache à résoudre cette contradiction. De la nécessité de l’État Il faut sortir au plus vite de l’état de nature. Le droit naturel doit disparaître dans le droit positif enraciné dans la puissance de l’état. Et parce que l’homme privilégie la vie, la sécurité devra donc être la finalité principale de l’action politique 8. On attend du souverain qu’il garantisse la sécurité. Contrairement à la situation irrationnelle de la nature de l’homme, l’État est construction rationnelle. Comment ? Ici intervient la science moderne. Hobbes applique à la lettre le principe de Galilée. Celui-ci prétend qu’après avoir lâché du haut d’un balcon deux corps de masses différentes, ces deux corps tombent en même temps 9 . Tout le monde s’étonne. Galilée a imaginé les corps dans le vide. Donc il fait une expérience de pensée, abstraite. Hobbes applique cette expérience aux hommes. Tous les hommes, comme tous les corps qui chutent, sont égaux “Le plus faible a toujours assez de force pour tuer le plus fort” 10. Autrement dit, le plus fort n’est jamais assez fort pour demeurer invariablement le maître. Devant la mort tous les individus sont égaux. Et si de l’appétit humain de domination procède la violence et la peur de la mort violente causée par autrui, il faut une loi qui préserve la vie, en inspirant aux hommes un contrat aboutissant à la fondation de la société civile et de l’État. Si l’on veut la paix, et assurer, préserver, garantir sa vie, sa propriété, sa sécurité, sa liberté, alors il faut devenir citoyen d’un État. Au droit de nature Hobbes substitue une loi de nature. Qu’est-ce que cela signifie ? Les hommes délaissent leur droit de nature, par un consentement mutuel et général. Ils le transfèrent en quelque sorte, à un souverain individu ou assemblée auquel ils délèguent le pouvoir politique en leur nom. L’État ne se présente plus, comme chez Aristote qui voyait en l’État le prolongement de la nature humaine 11, mais comme une construction artificielle et rationnelle des hommes. La souveraineté se trouve légitimée par la décision libre d’une délégation. Elle a toutes les raisons d’être absolue. L’essence du pouvoir, pour Hobbes, est d’être absolu. Comment l’État peut s’assurer d’un pouvoir absolu ? Le Léviathan devra s’adjoindre la plus grande puissance 12, celle qui est formée par le transfert des puissances individuelles. La puissance que s’adjoint le Léviathan est fondée sur le nombre. Et aussi sur la reconnaissance. Aussi convient-il de faire valoir ses qualités. La puissance d’autrui peut s’inféoder à la puissance régnante et l’accroître. Telle est la théorie de l’individualisme possessif qui réduit l’homme à n’être qu’une marchandise dont il s’agit de déterminer le prix, et dont les amis ne sont que des moyens d’appoint destinés à servir. Hobbes fait de la scène du monde un théâtre que l’état civil n’annihile sans doute pas. L’État assure la sécurité, l’ordre. Il est la source unique de la loi. Conclusion Hobbes établit une théorie rationnelle du pouvoir politique fondée sur la nature humaine. Il rompt avec la théorie de la souveraineté d’origine théologique 13. Hobbes aura jeté, avec Machiavel, les bases de la science politique moderne, en établissant une théorie rationnelle du pouvoir. De la définition de l’État 14 Hobbes tente de produire une définition de l’État “à la manière dont les géomètres produisent la définition d’un objet” 15. Il s’agit d’abord de déterminer les conditions formelles de l’État. Les conditions qui font que l’État est ce qu’il est étant connues, il reste à construire l’État. La génération de l’État consiste à établir, à la faveur d’une convention entre les individus, une puissance commune. “Ce qui revient à dire désigner un homme, ou une assemblée, pour porter leur personne” 16. Ce représentant est souverain. Souverain d’une multitude unie en une personne. C’est cette union qui constitue l’État. Telle est la cause formelle, au sens aristotélicien, de l’État. “Telle est la génération de ce grand Léviathan ..., de ce dieu mortel” 17. On le constate, Hobbes définit l’État comme “une personne une, dont les actes ont pour auteur ... chacun des membres d’une grande multitude, afin que celui qui est cette personne puisse utiliser la force et les moyens de tous comme il l’estimera convenir à leur paix et à leur défense commune.”18 La construction de la figure fondamentale de la géométrie politique repose ainsi sur la souveraineté d’une personne artificielle ayant le pouvoir d’agir au nom de tous 19 , comme puissance d’État issue de la convention passée entre les individus, dont la diversité des intérêts et leur opposition est plus forte que la sociabilité du genre humain. Force est donc d’obéir. Ni parlementaire, ni religieux, le souverain est doté d’un pouvoir absolu sur les hommes qui doivent renoncer à tous leurs droits 20. Le pouvoir du souverain s’étend sur tous, sur toutes les institutions, y compris l’autorité ecclésiale. S’il y a une religion Hobbes envisage qu’elle soit d’État. Ainsi doit-elle être assujettie à la volonté du pouvoir absolu du souverain. “Tout un chacun est son sujet.” Légitimité du souverain Hobbes invente la théorie de l’obligation. Le souverain est une “personne”, fictive, et comme le masque romain de théâtre, le souverain parle au nom de l’ “auteur”, c’est-à-dire au nom de ceux auxquels il garantit l’ordre. L’État est la représentation fidèle de la volonté des individus, telle qu’elle se dégage du contrat qu’ils passent entre eux21. Les hommes doivent s’engager les uns vis-à-vis des autres au profit d’un tiers. Le souverain doit être au-dessus des lois. Hobbes élabore un contrat de soumission —monarchiste—, par lequel l’aliénation intégrale du droit des sujets les soumet à un pouvoir du souverain illimité. L’unité du souverain fait l’unité du peuple. Et “il n’y a pas sur la terre de pouvoir auquel on peut le comparer” 22. À l'opposé, Rousseau, élaborera un contrat de type démocratique tous donnant à tous, c’est le peuple qui est souverain 23. Le souverain n’est ni l’expression du droit divin, ni le cadre naturel de la vie communautaire, mais le produit des individus qui ont voulu se donner un représentant. Kant s’inspirera de la doctrine de Hobbes pour dire que le peuple n’est constitué comme tel, comme instance de décision unifiée, “volonté universellement législatrice”, que par l’institution du souverain. Ce sont ces individus qui, par leur vote désignant le souverain, l’autorisent dans toutes ses actions et ses jugements comme si ces actions ou ces jugements étaient ceux des individus qui l’ont désigné. Dès lors la forme de gouvernement est inattaquable. Les “sujets” n’y peuvent plus rien changer. Il sont comme prisonniers d’une geôle qu’ils ont édifiée, en vue, rappelons-le, d’assurer leur sécurité. Car le rôle du souverain se maintient dans la recherche de la paix et du consentement entre tous. L’État doit permettre aux citoyens d’agir dans la tranquillité. Chacun reconnaît la nécessité pour l’État de constituer la puissance commune capable de faire face à l’insécurité qui résulte immanquablement du caractère pluriel de la condition humaine qui met en évidence la tension permanente entre les intérêts particuliers et l’intérêt général. On ne s’étonnera pas de l’intérêt de Marx pour l’importance accordée par Hobbes à la réalité du rapport des forces. Le souverain est juge et censeur. Il donne des ordres à la multitude des individus qui, sans lui, ont entre eux des relations en désordre. Il n’est tenu par aucune obligation contractuelle. La souveraineté absolue est la condition de l’unité et de la paix civiles, quel que soit le régime de gouvernement. Le souverain ne peut être destitué, sinon par lui, ce qui est absurde, puisque le souverain est seul juge. Il dispose d’une totale immunité. Elle lui est attachée par nature, comme par nature il dispose du droit d’établir des règles, de faire la guerre, de choisir ses conseillers 24. Le pouvoir étant absolu, la révolution ne peut être qu’illégitime. Sa doctrine aboutit logiquement à l’absolutisme. Principal théoricien, avec Locke, de l’État au XVIIe siècle, il se distingue radicalement de ce dernier, lequel, à l’instar des libéraux, met la liberté au centre de sa construction, une liberté qui veille aux conditions d’obéissance au souverain, ce qui justifie qu’un parlement contrôle le pouvoir et la puissance de la souveraineté. Si distincts qu’ils se présentent à nous, Hobbes et Locke ont en commun d’avoir voulu concevoir l’État sur des fondements empiriques. Hobbes, pour sa part, aura édifié une théorie rationnelle du pouvoir fondée sur une nature humaine somme toute réduite, incapable de dépasser son assuétude aux passions qui l’animent. Gérard LEROY 1 où l’apprentissage du grec et du latin lui permettront de traduire L’Histoire de la Guerre du Péloponnèse, de Thucydide. 2 cf. Lettre au P. Mersenne du 4 mars 1641, sur les relations entre Descartes et Hobbes. 3 Une chose qui pense est, selon Hobbes, quelque chose de corporel. cf. Thomas Hobbes, De la nature humaine, chap. XI, § 4-5. 4 cf. Galilée, L’Essayeur, 1628. 5 Le mot théologie a été inventé par Platon, au Livre II de la République, n° 379 “Quels sont les modèles théologiques qu’il faut suivre ?” 6 Thomas Hobbes, Léviathan, Gallimard, coll. Folio Essais, 2001, chap. 13, pp. 220-228. 7 La Boétie, Le discours de la servitude volontaire, Payot. 8 Pour T. Hobbes, un des moteurs de la vie , c’est la mort. 9 ce qu’a vérifié Neil Armstrong dans les conditions du vide lunaire, pour les télévisions du monde. 10 T. Hobbes, Léviathan, Gallimard, coll. Folio, chap. 13, p. 220. 11 pour Aristote, l’homme est en quelque sorte “normé” par la Cité. 12 Au chapitre X du Léviathan , Hobbes distingue la puissance potentia, comme capacité à faire, du pouvoir potestas qui traduit la permission de faire. T. Hobbes, op. cit., chap. 10, p. 170ss. 13 L’idée d’un fondement laïque du pouvoir, et donc de l’État, apparaît chez Grotius, Le Droit de la guerre et de la paix, trad. J. Barbeyrac, Amsterdam, Pierre de Coup, 1729, pp. 64-68. 14 T. Hobbes, op. cit., chap. 17. 15 id., chap. 17, p. 281, note 1. 16 id., chap. 17, p. 287. cf. aussi chap. 18, p. 293. 17 id., chap. 17, p. 288. 18 id., chap. 17, p. 288-289. 19 C’est cette union de la multitude et de l’unité que symbolise la couverture originale du Léviathan. 20 “abandonner un droit ... c’est se défaire de la liberté qu’on a d’empêcher un autre de profiter du droit qui est le sien sur cette même chose.” T. Hobbes, op. cit., chap. 14, p. 232. 21 T. Hobbes, op. cit., chap. 14, pp. 220-228. 22 voir la description du monstre Léviathan dans le libre de Job. 23 David Hume pointera avec cynisme le caractère égoïste des contractants, émettant un doute sur le bien-fondé des contrats. 24 T. Hobbes, op. cit., chap. 18, pp. 290-304.
unmal nécessaire Le mensonge, c’est un fait, n’est pas bien vu par notre société en quête de transparence. Dans un monde où la « traçabilité » (des produits, des idées et même des êtres) fait loi, il détonne et « fait tache ». Déstabilisant, dérangeant, il parle de masques, évoque ce qui se cache. Qui ose aujourd’hui En s’inspirant des idées de Gandhi, cet article ambitionne de repenser à nouveaux frais la question des justifications éthico-politiques de la violence révolutionnaire. Après avoir identifié cinq registres de légitimation de l’emploi des armes dans le renversement du capitalisme, nous montrerons qu’aucun d’entre eux ne satisfait aux conditions stratégiques et éthiques d’une révolution réussie ». Mais, si la violence révolutionnaire doit être bannie, sommes-nous condamnés à la passivité et à une lâche acceptation de l’ordre établi ? En partant du constat que tout pouvoir repose en grande partie sur le consentement des sujets, ne peut-on pas élaborer une stratégie révolutionnaire non-violente, fondée sur le refus de collaborer avec les institutions génératrices d’injustice ? Dans cet article, nous partirons de l’hypothèse selon laquelle une révolution, c’est-à-dire un renversement de l’ordre politique et économique, est nécessaire[1], ne serait-ce que du fait de l’irrationalité d’un système capable de nourrir 12 milliards de bouches mais dans lequel 17 000 enfants meurent quotidiennement de malnutrition[2]. Ceci étant posé, une question surgit immédiatement, celle de la légitimité de la violence, que l’on considère généralement comme inhérente à tout processus révolutionnaire. Il s’agit là d’une question philosophique pérenne, quasi-éternelle, que tout révolutionnaire, d’hier comme de demain, de Paris comme de Tunis, ne saurait éviter. Deux récentes contributions ont réouvert le débat et méritent d’être mentionnées. Dans une conférence[3] prononcée au colloque Marx International en octobre 2004, le philosophe français Étienne Balibar exprimait son regret devant ce qu’il nommait rencontre manquée » du XXe siècle, celle de Lénine et Gandhi. À ceux qui opposent stérilement ces deux plus grands théoriciens-praticiens révolutionnaires » du siècle passé, Balibar propose une articulation féconde entre dictature du prolétariat et désobéissance civile. Cette nouvelle hypothèse stratégique – une révolution combinant les mérites respectifs de la violence et la non-violence – enseignerait aux révolutionnaires d’aujourd’hui que leur lutte, pour être victorieuse, doit respecter un principe d’autolimitation », par lequel est laissé à l’adversaire un moment d’ouverture pour lui offrir l’opportunité de transformer son point de vue. George Labica, autre philosophe français issu de la tradition marxiste, formula en 2005 une réponse lapidaire[4] à l’invitation de Balibar à repenser à nouveau frais le couple violence/non-violence dans son rapport à la révolution. En affirmant que la violence n’est pas un choix », Labica soutient – de manière à peine voilée – qu’elle est une nécessité et qu’elle s’en trouve, de ce fait, justifiée. D’où il s’ensuit que la non-violence est incapable de dépasser le stade des louables intentions » et que, pour se libérer, les opprimés devront impérativement en passer par les armes et le terrorisme de résistance » comme en Irak ou en Palestine. Le clivage entre Balibar et Labica[5] concerne la légitimité de la violence révolutionnaire. Aussi souhaitons-nous, dans la suite de ce texte, identifier les arguments régulièrement mobilisés dans ce débat sans fin. Une définition restrictive de la violence, que nous ferons nôtre, fait consensus. Elle désigne comme violente » toute atteinte volontaire à l’intégrité physique d’un ou plusieurs êtres humains. Sont ainsi exclus de cette définition les dommages corporels dus au hasard, à la fatalité ou aux phénomènes naturels, de même que les atteintes à l’intégrité morale ou psychologique, car il est évident qu’une révolution, même des plus pacifiques, ne va pas sans heurter les mentalités, ou rompre avec les idées communément admises, parfois d’origine immémoriale. La violence désigne donc une atteinte physique dans laquelle est engagée une responsabilité humaine. Partant, la violence révolutionnaire » est la forme spécifique de violence physique visant le renversement de l’ordre établi et, dans sa version marxiste et anarchiste, l’abolition de l’État et le dépassement du capitalisme. Elle se donne pour horizon l’édification d’un monde commun, de ce que Gandhi appelle une société non-violente, Marx le communisme et les libertaires l’anarchie. Chacun nommera cette société comme il le souhaite, du moment qu’il entende derrière l’abolition de la propriété privée des moyens de production et l’instauration du régime politique qui lui correspond une démocratie directe et fédéraliste. L’État revendiquant, avec succès, le monopole de la violence physique légitime armée et police sur un territoire donné[6], les opprimés en état de révolte disposent bien rarement des fusils et des tanks pour défendre leur cause. Mais lorsqu’ils ont la possibilité de s’armer, une question se pose alors à eux doivent-ils user ou non des moyens de violence qui sont à leur disposition ? Cette question jamais résolue nous semble des plus cruciales concernant la stratégie révolutionnaire dans son ensemble. La violence révolutionnaire est-elle jamais légitime ? Si oui, pourquoi ? Si non, que substituer aux méthodes d’action violentes ? Pour répondre à ces questions, il convient de commencer par un inventaire des arguments qui, de tout temps, ont été mobilisés pour défendre la légitimité éthico-politique de la violence révolutionnaire. Cinq axes de justification se font jour. Les révolutionnaires de tout poil les ont bien sûr sélectionnés, combinés et adaptés en fonction des circonstances historiques, des contextes politiques et de leurs idéologies spécifiques. 1 La violence défensive la violence est légitime car elle n’est qu’une contre-violence. Il s’agit exclusivement d’une réponse à une agression première, à savoir la violence institutionnelle de l’État ou, dans les situations de montée du fascisme, à la violence organisée de la bourgeoisie, de ses milices et de ses nervis. Le caractère secondaire et dérivatif de la violence révolutionnaire dédouane ceux qui l’ont perpétré de leur responsabilité morale. 2 La violence historique la violence est dans ce cas présentée comme inscrite dans les lois de l’Histoire. Le déroulement des révolutions passées est là pour en témoigner. La violence est légitime car nécessaire pour permettre au passé d’accoucher de l’avenir, selon la formule fameuse de Marx. Sans elle, point de salut historique. 3 La violence cathartique la violence révolutionnaire possède une valeur libératrice et réparatrice. Elle permet aux opprimés d’expurger la douleur si longtemps intériorisée. En se vengeant, ils recouvrent leur dignité et acquièrent leur indépendance. En tant que sacrifice rédempteur, la violence ouvre la voie à l’avènement d’un homme nouveau ». 4 La violence révélatrice en précipitant la répression policière et militaire, la violence a pour but de révéler la véritable nature intrinsèquement fasciste » de l’État. Il s’agit de provoquer ce dernier pour l’amener à dévoiler aux yeux de tous que – derrière les fallacieuses idéologies du bien commun et de la souveraineté populaire – la force constitue en dernière analyse son seul et unique fondement. 5 La violence efficace les protestations verbales et les déclarations d’intentions n’ont jamais changé le monde. La non-violence n’est par ailleurs qu’une forme dissimulée de lâcheté et de réformisme petit-bourgeois, reculant devant l’usage des moyens nécessaires à la réalisation des fins. Pour la révolution, il n’est donc qu’une seule solution l’action violente minoritaire ou de masse. Ces arguments ne nous semblent pas tenir, et nous aimerions le montrer, en nous inspirant, une fois n’est pas coutume, de la pensée de Gandhi[7]. Loin de nous l’idée de saupoudrer d’un peu de folklore asiatique la sérieuse discussion révolutionnaire sur le rôle de la violence. Il faut considérer avec le plus grand respect et une attention soutenue les apports du Mahatma sur la question. Il est d’ailleurs regrettable que les traditions marxiste et libertaire – à quelques exceptions près[8] – aient totalement fait l’impasse sur les enseignements de Gandhi. Toute révolution, soutenait Simone Weil, n’est que le produit des moyens employés pour la faire aboutir. À ce titre, n’avait-elle pas raison d’affirmer que plus il y a de violence, moins il y a de révolution »[9] ? Reprenons un à un, pour les critiquer, les cinq arguments présentés ci-dessus. 1 La violence défensive Il est indéniable que la violence des prolétaires, des colonisés ou des esclaves n’est qu’une réponse à celle de leurs oppresseurs. Ce fait ne saurait être contesté, si l’on prend la peine d’observer les situations révolutionnaires passées. Mais suffit-il à rendre cette violence légitime ? Une donnée supplémentaire doit être prise en compte. Dans une guerre civile révolutionnaire, l’adversaire adoptera lui aussi la stratégie de légitimation de la violence défensive ». La violence initiale et fautive, c’est toujours celle de l’autre. Aussi, pour sortir de cette spirale infernale où toutes les violences sont légitimes » et où toutes s’exercent donc sans limite, il n’est qu’une seule solution le désarmement unilatéral. Sans quoi le monde court à sa perte, à sa disparition au sens littéral. Mais attention, qui dit se désarmer ne dit pas arrêter de lutter. Il s’agit au contraire de lutter autrement. Il ne faut pas par ailleurs tomber dans un relativisme éthique absolu. Dire que la violence défensive n’est pas légitime ne signifie pas que toutes les violences se valent. La violence spontanée vaut mieux que celle préméditée, la violence défensive est préférable à celle agressive, et la violence d’une minorité opprimée est plus compréhensible que celle des oppresseurs organisés. 2 La violence historique Un bref raisonnement par l’absurde suffit à réfuter l’idée que la violence serait inscrite dans les lois de l’histoire ». Si la loi du talion prévalait, notre espèce aurait disparu depuis des siècles, puisque la logique du œil pour œil » aurait tôt fait de rendre tout le monde aveugle. Or, nous sommes là pour le constater, tel n’est pas le cas. Une seconde manière de réfuter la thèse de la violence comme nécessité historique revient à remarquer que, contrairement à ce qu’a longtemps soutenu un certain marxisme orthodoxe, nous savons aujourd’hui que, violence ou non, il n’est pas de lois » de l’Histoire. L’homme a beau être soumis à un conditionnement social, l’histoire en tant que catégorie transcendante hors de notre portée n’est qu’un fantasme métaphysique et fataliste, un fétiche si l’on veut. Les circonstances font tout autant les hommes que les hommes font les circonstances », écrivaient Marx et Engels dans L’Idéologie allemande[10], brisant ainsi l’alternative binaire entre un matérialisme vulgaire et un idéalisme humaniste. Dans la même veine, explique Cornelius Castoriadis, le propre d’une société autonome est de rompre avec l’imaginaire hétéronome d’une nécessité historique et de prendre conscience que l’humanité est à l’origine de ses propres lois et institutions[11]. 3 La violence cathartique Faut-il vraiment faire souffrir celui qui nous a opprimé pour se sentir soulagé ? Dans certains cas parfois. Mais cette sadique thérapie suffit-elle à consacrer un droit à la vengeance » ? Une société future, radicalement différente de celle-ci, ne devrait-elle pas plutôt, autant que faire se peut, instituer une logique politique du pardon ? Peut-on rendre un tyran entièrement responsable des souffrances infligées à ses sujets, et en retour permettre à ces derniers de soulager leurs malheurs en égorgeant leur maître ? En outre, peut-on imputer la responsabilité des maux sociaux du capitalisme aux seuls capitalistes et ainsi exiger qu’ils en soient violemment punis ? Non, car il ne faut jamais oublier que, de même que les prolétaires sont à leur place non par incompétence individuelle ou choix volontaire mais du fait des mécanismes impersonnels qui assurent la reproduction sociale, les bourgeois n’occupent majoritairement leur position sociale que parce que leurs pères, et les pères de leurs pères, l’occupaient. On ne choisit jamais entièrement d’être exploiteur, ou de vivre des revenus – passés et/ou présents – de l’exploitation. Marx écrivait ainsi qu’on ne peut rendre l’individu responsable des rapports dont il reste socialement la créature, quoiqu’il puisse faire pour s’en dégager »[12], si bien que l’on peut affirmer, avec Bourdieu, que les dominants sont dominés par leur propre domination. 4 La violence révélatrice Cet argumentaire caractérise avant tout les groupes d’action directe tels que la RAF allemande ou les Brigades rouges italiennes. Selon eux, les attentats terroristes contre les représentants de l’État ont pour effet d’entraîner la répression policière, dévoilant ainsi que l’État n’a aucune légitimité puisqu’il ne fonde son pouvoir que sur la force armée. Mais de telles violences sont-elles réellement nécessaires pour illustrer la nature bourgeoise et essentiellement conservatrice de l’État ? Cette nature n’est-elle pas déjà d’une évidence flagrante ? Et quand bien même les yeux de chacun n’auraient pas été dessillés sur cette évidence », ne vaut-il pas mieux perfectionner l’élaboration et la diffusion des idées révolutionnaires – de manière à mieux convaincre les gens sur cette question – que de commettre des violences immorales car touchant souvent des innocents et contreproductives car discréditant ainsi le mouvement ouvrier révolutionnaire dans son ensemble ? 5 La violence efficace Cette question en comporte en fait deux La violence est-elle réellement efficace ? Si oui, efficacité vaut-elle légitimité ? Il n’est en effet pas évident que l’efficacité d’une méthode suffise à en justifier le bien-fondé. Une chose n’est pas bonne au seul motif qu’elle est efficace – il n’est qu’à penser à l’exemple de la bombe atomique, qui a mis fin à la guerre avec le Japon. Ainsi, l’efficacité d’une action est une condition nécessaire mais non suffisante à sa légitimité. En outre, et il faudrait commencer par là, quels éléments nous permettent d’affirmer ou non que la violence est efficace ? Il faudrait déjà distinguer entre l’efficacité dans l’absolu et l’efficacité par rapport à d’autres modes d’action politique élections, recours au Conseil constitutionnel, pétitions, manifestations, grèves, actions directes non-violentes, etc.. L’ambition de cet article n’est pas de fournir une réponse à cette question empirique éminemment complexe. Il n’est d’ailleurs pas certain que cette question puisse véritablement être posée hors des conditions historico-pratiques qui sont susceptibles de la mettre à l’ordre du jour. Notons simplement, c’est la position de Gandhi, que les bienfaits de la violence – dont on croit lui être redevable – ne sont qu’apparents et temporaires. Les résultats acquis par les armes soit s’évanouissent rapidement, soit se retournent en leur contraire. Les justifications éthico-politiques de la violence révolutionnaire semblent ainsi s’évanouir une à une. Mais si la violence est reléguée dans les ténèbres de l’ergastule et si, en tant que révolutionnaires, nous avons renoncé à changer le monde par les institutions de l’ordre établi, considérant que celles-ci sont rodées à la domination et à l’oppression de groupes sur d’autres, quelle voie d’action nous reste-t-il ? Si ces deux options sont à rejeter, ne sommes-nous pas dès lors condamnés à l’inaction ou à une passivité complice ? Non, car il serait naïf de croire que l’action révolutionnaire est violente ou n’est pas ». Il existe, pour résister, une large panoplie d’actions directes non-violentes, d’ailleurs souvent mises en œuvre sans forcément la pleine conscience qu’il s’agit là de méthodes non-violentes. Notons dès le départ que les grèves – y compris générales et expropriatrices – et les manifestations, dans l’immense majorité des cas, constituent des actions non-violentes. Outre ces deux modalités privilégiées du répertoire d’action collective contemporain, on relèvera des actions plus spécifiquement labellisées non-violentes », comme la désobéissance civile, le refus de l’impôt, l’objection de conscience, les sit-in, les occupations, etc. Une action n’est pas légitime du seul fait qu’elle est éthique. Autrement dit, que la non-violence soit conforme aux exigences de notre for intérieur ne suffit pas à la rendre politiquement valable. Si l’on souhaite œuvrer en vue d’une transformation révolutionnaire de la société, la non-violence, en plus d’être morale, doit être efficace. Le choix de la non-violence ne doit pas découler de considérations exclusivement humanistes. Il doit répondre à des exigences pragmatiques. L’action directe non-violente peut-elle remplir avec succès les tâches assignées à toute action révolutionnaire ou faut-il, comme le suggérait Sartre dans sa préface aux Damnés de la terre de Fanon[13], laisser éclater la colère et la haine, seules capables de rendre aux exploités leur humanité ? Il nous faut désormais montrer que si la non-violence constitue bien un outil de lutte efficace, c’est qu’elle se fonde sur une analyse pertinente des mécanismes psychosociologiques du changement social. Les actions directes non-violentes qui nous intéressent ici relèvent d’une stratégie de non-coopération collective. Le point d’application de la non-coopération peut concerner le domaine politique la désobéissance civile, la sphère du travail la grève ou celle de la production des biens et des services le boycott. Dans tous les cas, cette stratégie repose sur un présupposé quant à la nature du pouvoir politique. À l’instar de La Boétie glosant sur la servitude volontaire, la non-violence postule que le pouvoir des dominants dépend intimement du consentement des dominés. Il n’est de servitude que volontaire, de même qu’il n’est de domination, au sens de Max Weber, sans croyance, même partielle, de la part des dominés dans la légitimité des dominants[14]. Les esclaves se passeraient en quelque sorte eux-mêmes la corde au cou. Cette thèse ne doit pas être mal interprétée. De mauvais esprits soutiendraient précipitamment que, puisque le peuple s’asservit, telle doit rester sa condition. On a le sort qu’on mérite. Cette interprétation de l’hypothèse de la servitude volontaire est propre à la philosophie libérale et à celle des seigneurs. Elle passe entièrement à côté du message de La Boétie. L’hypothèse de la servitude volontaire – autrement dit la description du pouvoir politique comme reposant sur le consentement des sujets – annonce deux bonnes nouvelles. D’une part que la tyrannie peut être renversée sans armes, donc que la révolution peut être non-violente. D’autre part, que l’émancipation du peuple ne saurait être qu’auto-émancipation. Tout d’abord, puisque la soumission des hommes dépend moins de la force qu’ils subissent que de l’obéissance à laquelle ils consentent, la non-coopération collective constitue un moyen efficace de renverser un pouvoir tyrannique. Or, le simple refus d’obéir n’implique aucune violence physique. Nos maîtres ne sont grands que parce que nous nous agenouillons devant eux. La seule puissance du tyran, c’est de ses sujets qu’il la tient. Aussi, pour mettre à bas un système oppressif, nul besoin d’armes et de fusils. Il suffit pour cela d’arrêter d’obéir aux tyrans et aux petits tyranneaux chargés de transmettre ses ordres. Automatiquement, leur pouvoir s’effritera[15]. La stratégie non-violente se révèle ainsi être un moyen de lutte efficace contre les différentes formes de domination. En outre, l’analyse laboétienne du pouvoir fait signe vers l’auto-émancipation des opprimés. Puisque les sujets ne sont asservis que du fait de leur propre volonté, eux seuls sont en mesure de remédier à cette situation. L’auto-assujettissement implique inexorablement son revers l’auto-émancipation. Désormais, le peuple n’est plus seulement l’objet de la révolution, il en devient le sujet. Sa libération ne sera pas le fruit d’agents extérieurs. L’émancipation, pour être consistante et durable, doit être auto-émancipation. Avant de conclure, une nuance doit être apportée. La non-violence ne peut ni ne doit jamais être absolue. Gandhi lui-même, malgré son strict rejet de la violence et des idéologies qui la soutiennent, insiste sur le fait que la non-violence doit être une éthique relative. Il faut faire preuve de souplesse dans l’application de la doctrine, car les principes sont une chose, la bonne pratique une autre. Œuvrer à la révolution n’est pas un long fleuve tranquille. Aussi, ceux qui y travaillent se retrouvent-ils souvent dans des situations singulières et inattendues où agir de manière pacifique est tout simplement illusoire ou suicidaire. Dans ce cas, l’urgence vaut légitimation, et le recours à la violence ne saurait être par principe écarté. En outre, soutient Gandhi, la violence vaut toujours mieux que la lâcheté. Si l’idéal est celui d’une révolution non-violente, il faut pourtant reconnaître que, étant donnée l’apathie générale, on ne peut blâmer trop sévèrement ceux qui ou envisagent ou préparent la révolution par les armes. Ces groupes minoritaires, bien que violents, possèdent une vertu que n’ont pas les membres de la majorité silencieuse qui s’accommodent passivement de l’ordre établi le courage. Car, affirme Gandhi, alors qu’il n’y a aucun espoir de voir une lâche devenir une révolutionnaire non-violente, cet espoir n’est pas interdit à une révolutionnaire convaincue de la nécessité et de la légitimité de la violence révolutionnaire[16]. [1] Cette hypothèse communiste », comme la nomme Alain Badiou, revient à dire que l’humanité n’est pas condamnée à vivre sous la domination planétaire du capitalisme et des ravages qui l’accompagnent. Voir BADIOU Alain, L’Hypothèse communiste, Lignes, 2009. [2] Ces chiffres, directement issus des statistiques de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture FAO, sont commentés avec pertinence dans le documentaire autrichien de Erwin Wagenhofer, We feed the world 2005. [3] Cette conférence est retranscrite dans le dernier ouvrage de Balibar, Violence et Civilité, Galilée, 2010. [6] WEBER Max, Économie et Société, Plon, 1971, p. 21. [7] Dont les principaux écrits sont compilés dans Résistance non-violente, Buchet-Chastel, 2007. [8] Nous pensons notamment à l’intervention d’Étienne Balibar, citée précédemment, lors du colloque Marx International de 2004. [9] Citée in MULLER Jean-Marie, Simone Weil, l’exigence de la non-violence, Desclée de Brouwer, 1995, p. 120. [10] MARX Karl et ENGELS Friedrich, L’Idéologie allemande, Éditions sociales, 1972, p. 79. [11] CASTORIADIS Cornelius, L’Institution imaginaire de la société, Seuil, 1975. [12] MARX Karl, Œuvres I, Le Capital, Bibliothèque de la Pléiade », Gallimard, 1963, p. 550. [13] Voir FANON Frantz, Les Damnés de la terre, La Découverte, 2002 [1961], p. 17-36. [14] C’est là également à peu de choses près la définition de la violence symbolique » que l’on trouve chez Bourdieu et Passeron. Voir notamment La Reproduction, Minuit, 1970. [15] L’exemple de la résistance civile danoise au nazisme en constitue une illustration exemplaire. Suite à l’occupation du pays par les forces allemandes, au cours de l’été 1943, les Danois organisent immédiatement des actions directes non-violentes de masse. Toute une série de grèves viennent compliquer l’administration du pays par les autorités nazies. Puis, lorsque ces dernières décident de déporter les Juifs danois dans les camps de la mort, leurs concitoyens les évacuent rapidement vers la Suède, où ils seront placés en sécurité. La réussite de ces opérations galvanise les Danois, qui entreprennent alors une grève générale. Ainsi, bien que le pays n’ait été libéré qu’à la fin de la guerre, il ne fait aucun doute que l’action non-violente de masse a fortement contribué à affaiblir l’occupant nazi. [16] Gandhi, Tous les hommes sont frères, Gallimard, 1990, p. 179. Nos contenus sont sous licence Creative Commons, libres de diffusion, et Copyleft. 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Laquestion est doublement biaisée : En réalité, l'Etat n'est pas nécessairement un mal (l'Etat providence par exemple). Et l'Etat n'est pas non plus nécessaire à toute société :
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LEtat est-il un mal nécessaire? L’Etat a été mis en place tout au long de l’Histoire selon les civilisations, il a suscité des interrogations sur sa mise en place, son rôle politique et social. Il se définit par un ensemble d'institutions organisées censées régler la vie en société par l'instauration de lois applicables à chacun, pour éviter que les hommes ne se nuisent Paul Magnette ferme le jeu pas de réforme de l’Etat en 2024. Les partis flamands apprécieront, la N-VA en premier, qui croyait avoir un interlocuteur. Ceci aussi le socialiste coupe court à toute velléité de régionaliser l’enseignement et la culture on ne touche pas à la Fédération Wallonie-Bruxelles ! Message aux indépendantistes flamands Vous voulez partir ? Ce sera sans Bruxelles. » Article réservé aux abonnés Journaliste au service Politique Publié le 18/06/2022 à 0600 Temps de lecture 7 min Paul Magnette anticipe les options qu’il défendra en congrès wallon dimanche. Celles aussi avec lesquelles le PS fera campagne au plus tard en 2024. A bon entendeur... Le dernier congrès wallon au PS remonte à 1999. Depuis, sur l’institutionnel, sur la réforme de l’Etat, sur la place des Régions, on s’y perd un peu… Cet article est réservé aux abonnés Avec cette offre, profitez de L’accès illimité à tous les articles, dossiers et reportages de la rédaction Le journal en version numérique Un confort de lecture avec publicité limitée Le fil info La Une Tous Voir tout le Fil info Aussi en Politique Rentrée politique pour Nollet, taxons les surprofits pour alléger la facture d’énergie» Jean-Marc Nollet veut remettre l’accélération de la transition climatique au centre de l’agenda politique, tout en protégeant ce qu’il appelle le pouvoir de vivre dignement » des citoyens face à la hausse des prix. Et il charge le MR de Georges-Louis Bouchez » qui freinerait toutes les avancées. Par Maxime Biermé et Michel De Muelenaere Chaos au Petit-Château Une crise indigne pour la Belgique» Par Maxime Biermé Energie le Premier ministre en Norvège lundi Nouveaux points d’intérêts politiques, un logo coloré… Groen annonce un changement de cap Chaos au Petit-Château Un nouveau» centre et un déménagement pour commencer Par Maxime Biermé Voir plus d'articles Allez au-delà de l'actualité Découvrez tous les changements Découvrir À la Une Une camionnette fonce sur une terrasse à Bruxelles un désastre frôlé de quelques centimètres Par Arthur Sente et Louis Colart Rentrée syndicale une première action organisée le 21 septembre à Bruxelles, une grève générale en novembre D1A le Sporting de Charleroi subit sa troisième défaite de la saison face au Club de Bruges 1-3 8x10. 339 124 39 325 450 272 279 440 341

l etat est il un mal nécessaire